L'attente

Nouveau rendez-vous prévu avec l'urologue dans 5 jours pour les résultats du prélèvement. De longues journées d'angoisse, je ne me fais aucune illusion sur le résultat. Entre temps mon médecin m'a placé sous antidépresseur. Un avenir illisible, plus de projets, juste la peur qui m'accompagne du matin au soir. Des insomnies propices aux idées noires. Je me lève trois fois par nuit pour uriner, car qui dit cancer de la prostate dit difficultés pour uriner. Je trouve une parade à mes insomnies, pour éviter de penser, je rive un casque sur mon crane et met de la musique à fond; malgré le son il m'arrive de m'endormir et de me réveiller au petit matin le casque sur les oreilles. Cela m'apaise, je continue encore aujourd'hui avec cette méthode . Une de mes premières actions le matin est de sortir admirer le soleil, les arbres, écouter les oiseaux, comme si cela était la dernière fois. Je sens des modifications s'opérer en moi, au niveau de ma pensée, de ma façon de voir les choses, et mon rapport à la vie; je deviens plus contemplatif, et ce que je vais dire est terrible, j'apprends à vivre ma mort.

Le jour J... du moins ce que je crois.

L'urologue est devant moi, me demande comment je me sens, même pas besoin d'écrire la réponse!

Monsieur, nous allons entamer un  traitement par hormonothérapie. 1 mois de casodex et dans 15 jours injection de décapeptyl, puis toutes les 12 semaines.  Votre cancer est hormonodépendant, ceci va bloquer la prolifération des cellules cancéreuses. Vous prendrez rendez-vous avec l’oncologue début janvier pour des séances de radiothérapie... C’est tout ?  Pour l’instant oui, nous ferons des contrôles mi-mars. Retour at home. Je ne sais que penser, je me rue sur internet à la recherche d’informations. La source est inépuisable.