Moral a tout prix

 Matinée occupée. Je dois aller faire mon bilan pour la chimio de jeudi, ensuite j’ai rendez-vous chez mon médecin pour renouveler quelques-uns de mes toxiques. Donc, lever à 7 h 30. Dès le réveil, je perçois que quelque chose ne va pas. Une gène au niveau du visage, côté gauche. Palpation qui me renvoie une douleur et dénote la présence d’une boule sous la peau. Je file vers le miroir et me retrouve face à ... Quasimodo!

Décidément, nous sommes nombreux dans ce corps! La relation avec mes problèmes de couronne se fait instantanément, pourtant, lorsque j’appuie sur cette dent, point de douleur. Je décide d’oublier le bilan, je peux encore y aller demain. Je me prépare donc à filer chez le généraliste.  Après avoir tourné et viré à la recherche d’une place de parking ( salut JP! non pas le temps de prendre un café ) c’est essoufflé que je pénètre dans le cabinet médical, car je suis garé assez loin et limite au niveau horaire.

La salle d’attente est bondée, comme d’habitude. J’ai un médecin adorable, qui respecte l’ordre de passage et prend toujours le temps d’écouter ses patients. Je lui fais part de mon nouveau problème. Après inspection, il s’agit bien d’un abcès. Elle me met donc sous antibiotique, mais se pose le problème de la chimio à venir. Je vais donc en sortant contacter le service d’oncologie pour voir si la chimio est maintenue. Ensuite nous faisons le bilan de ces derniers mois. Le xanax est remplacé par le lexomil, afin d’essayer de prolonger mes nuits. Les benzos sont de bons anxiolytiques, mais c’est un traitement symptomatique, pas de fond. Je ne suis pas convaincu, mais je lui fais confiance. Une dose de cheval d’augmentin pour mon abcès, de quoi traiter les problèmes de constipation liés à la chimio, quelques crèmes pour la sécheresse de la peau, renouvellement des larmes artificielles et pour finir reconduction du séropram afin d’éviter la dépression!



De quoi bien remplir ma bonbonnière, vous en avez la preuve en photo! Une belle caisse à outils thérapeutiques, bientôt trop petite.

 Elle s’inquiète aussi du programme préparé par l’oncologue. Chimio une fois par mois et le temps libre comblé par la radiothérapie. Cela lui semble un peu lourd et elle craint que la fatigue me terrasse. Ses craintes rejoignent les miennes, mais j’ai accepté ce challenge, alors , comme l’on-dit, "faire contre mauvaise fortune bon cœur" .

Sur le parking je cherche à joindre l’oncologue. J'ai toujours les numéros sur moi.

Je vais vous le faire en chanson: mais t’es pas là, mais t’es où ? Mais t’es où ? (pas là, pas là pas là…) À l’heure ou j’écris cet article, toujours pas de réponse, cela fait deux heures que je cherche à le joindre.

Avant de rentrer, un petit détour par la pharmacie s’impose. Je suis toujours accueilli avec un sourire, il faut dire que je commence à faire partie des clients V.I.P. Je récupère mon bien et direction la maison pour avaler ma première dose d’augmentin avec un soupçon de paracétamol, vu que l’abcès n’a pas aimé être malaxé, et il me le fait savoir!

Et avec tout cela, il faut garder le moral !!!