l'humanité est touchée par ce fléau que l'on nomme cancer. Ce mot qui fait peur, mot qui tant que l'on est pas touché, nous essayons de laisser loin de nos pensées. Pourquoi ce nom, Antidote, parce qu'aujourd'hui, je fais partie, de ces hommes et de ces femmes qui réalisent tout ce que cela implique, ce bouleversement majeur de sa vie. Sa vie ... elle ne tient qu'à un fil, l'espoir que la science à les outils qui vont te sauver. Alors Antidote pour essayer pour partager, échanger, se renseigner, exorciser sa peur , espérer... l'écriture pour aider.

31 mars 2016

Première séance de radiothérapie



Bordeaux nord.36 séances de radiothérapie au menu. C'est un peu à reculons que je me présente à la clinique. Le voyage fut agréable, mon chauffeur de taxi étant sympathique et bavard, le trajet m'a paru plus court que d'habitude. Je suis en avance, la salle d'attente est quasiment vide , mais un bruit infernal couvre les voix, même ma voix intérieure a du mal à se manifester. La clinique est en restructuration, à l'étage supérieur, un marteau piqueur donne le rythme. Comment font ils pour travailler dans un tel vacarme! Vingt minutes plus tard, je suis convié à pénétrer dans le vestiaire pour me mettre en tenue réglementaire.

 Ceux que je vais nommer mes jedi, préparent la séance. Je vais rencontrer Voltaire, la machine qui va lutter contre le côté obscur qui hante mon corps. Une fois prêt, j'ouvre la porte pour me diriger vers la salle d'irradiation. Aïe, premier impair. Je me fais fermement renvoyer à la case départ, je dois attendre que l'on vienne me chercher. Premier contact un peu rude. J'obtempère. Bon, c'est le moment, je suis conduit devant la machine. La salle est d'une tristesse inouïe, vétuste, terne. La machine est dans le même état. Cela ne correspond pas aux belles photos de la brochure de la clinique. 

Je suis très perméable aux atmosphères, aux attitudes, au ton employé quand l'on s'adresse à moi. Mais voilà, mes déconvenues ne sont pas terminées. L'on me bombarde de consignes, sur un ton très sec, avec un langage adapté à un enfant qui va avoir des difficultés à comprendre ce que l'on attend de lui. Cela me crispe un peu. Je suis les consignes, mais me fais reprendre sans cesse, car je suis trop participatif, il faut que je me laisse faire. Allons-y. comme une marionnette, je me laisse manipuler, mais voilà que mon jedi s'agace. Je tente l'humour, "je suis trop grand pour la table" un flop! elle s'énerve encore un peu plus, se sentant en difficulté avec le réglage de l'installation. Je décide de me taire.

Après un temps impossible à déterminer, mais qui me semble très long, je suis enfin calé. Ne pas bouger! Un deuxième jedi pénètre dans la salle. À peine bonjour, et il commence à modifier ma position. Petite passe d'armes entre les deux manipulateurs, ils sont en désaccord sur ma posture. Je commence à me sentir nerveux. Envie de fuir ce lieu, mais ce n'est pas raisonnable. Enfin la machine ronronne.

Ma position ne me permet pas d'observer l'environnement, et puis surtout, ne pas bouger! Voltaire tourne autour de moi, il craque comme un vieux rafiot, il gémit aussi, les roulements semblent grippés. Demain j'arrive avec la burette de 3 en 1 pour huiler tout cela! Cela me semble long, très long. J'ai des difficultés à ne pas bouger, ma jambe gauche tressaute, sans mon autorisation. Je n'arrive pas à maitriser ce tremblement. J'imagine le jedi bondir pour venir me rappeler que ... ne pas bouger! La machine est vraiment vétuste, dans mon champ de vision, je peux noter que son nettoyage laisse à désirer. (Penser à amener des lingettes pour raviver le tout)  La séance se termine enfin. Je suis en difficulté pour m'extirper de l'engin. Un bras vient m'aider à me tirer de cette situation, je retrouve la vision globale de la salle, je me sens un peu groggy.

Retour en cabine d'habillage. En passant l'on me dit que l'on va me donner mon plan de route pour les jours suivants. Une fois prêt, je sors de la cabine pour récupérer mon carton d'invitation. Le jedi qui le prépare râle, et quand il m'aperçoit... deuxième couche, il m'ordonne de regagner mon cagibi et d'attendre. Le ton est une fois de plus impératif et fait monter en moi la colère. Je freine  mes sentiments et m'exécute une fois de plus. Je suis généralement très  conciliant, mais si les séances sont toutes abordées sur ce ton-là, je vais peut être me monter moins sympathique.

C'est avec soulagement que je quitte la clinique. Le prochain rendez-vous est en fin de journée, je redoute de trouver un personnel encore plus fatigué donc peu dans le relationnel. Je verrai bien demain! Le retour est tout aussi agréable que l'aller, avec un nouveau chauffeur.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Pour vous aider à publier votre commentaire, voici la marche à suivre :
1) Ecrivez votre texte dans le formulaire de saisie ci-dessus
2) Si vous avez un compte, vous pouvez vous identifier dans la liste déroulante Commentaire
Sinon, vous pouvez saisir votre nom ou pseudo par Nom/URL
3) Vous pouvez, utiliser le formulaire de contact, être assuré d'être avisé en cas d'une réponse
4) Cliquer sur Publier enfin.