l'humanité est touchée par ce fléau que l'on nomme cancer. Ce mot qui fait peur, mot qui tant que l'on est pas touché, nous essayons de laisser loin de nos pensées. Pourquoi ce nom, Antidote, parce qu'aujourd'hui, je fais partie, de ces hommes et de ces femmes qui réalisent tout ce que cela implique, ce bouleversement majeur de sa vie. Sa vie ... elle ne tient qu'à un fil, l'espoir que la science à les outils qui vont te sauver. Alors Antidote pour essayer pour partager, échanger, se renseigner, exorciser sa peur , espérer... l'écriture pour aider.

20 mai 2016

Chimiothérapie, la numéro 6





7:45, c'est le départ pour la sixième séance de chimio. Tout va bien jusqu'à quelques kilomètres de Bordeaux. Les ralentissements se multiplient et nous apercevons au loin un blocage. Nous décidons de quitter l'autoroute et de prendre les chemins de traverse. Cela fonctionne, mais nous sommes de nouveau bloqué à l'entrée de la ville, l'heure tourne, cela fait déjà une heure que l'on roule. Nouvelle option, traversée de la Garonne et tentative d'accès par le nouveau pont.  

9:00. nous devrions déjà avoir atteint la clinique, mais voilà, nous sommes toujours sur le pont Chaban Delmas. C'est un ouvrage magnifique, mais je suis obnubilé par le temps qui passe, et donc n'en profite pas.

C'est fait, nous sommes dans la bonne direction, mais c'est très encombré. Nous commettons une erreur lors d'un changement de voie et ... voilà, nous sommes perdus. Impossible de retrouver la bonne route dans ce dédale. La tension monte. Un arrêt pour brancher le GPS et vingt minutes plus tard, nous arrivons enfin à la clinique. Sans lui, nous chercherions encore!

Nous sommes très en retard, mais cela n'empêche pas le détour obligatoire vers les toilettes, stress oblige! Nous entrons dans le bureau ou nous attends mon ange gardien. Consultation du bilan et quelques questions d'usage. Le patron décide de supprimer la séance de radiothérapie de demain. Il m'annonce qu'il me recevra après la dernière séance afin de caler une scintigraphie et un scanner, puis il avisera. La routine quoi!

Muni de ma feuille de route, je quitte le sous-sol pour le cinquième étage, rendez-vous avec le taxotère. Le service est encore en pleins travaux, il règne un certain désordre et une désorganisation. Les infirmières ne savent pas ou donner de la tête.

C'est le moment de me brancher. Mes veines sont très abimées. L'infirmière très hésitante, moi, pas très rassuré. Elle me conseille de réclamer une chambre implantable, pour l'instant, je n'y suis pas favorable. Cela peut m'apporter du confort et de la facilité pour le personnel, mais je m'imagine devant la glace, avec ce truc implanté dans mon corps. Cela va encore accentuer l'image de la maladie et pour l'instant, je ne l'accepte pas.

Finalement l'aiguille pénètre dans la veine. Un premier raté, puis la main experte de mon infirmière trouve le bon chemin. C'est douloureux, mais cela m'est complètement égal, cela fait partie de mon quotidien. Je suis encore étonné de pouvoir accepter tout cela sans broncher.

Les travaux m'obligent à accepter une salle commune, la salle Andernos, avec vue sur des toits métalliques et des cheminées du même type, où est l'océan ? Face à moi, la salle "Médoc" leur nectar est-il meilleur?

Le taxotère coule dans mes veines. Ce poison violent, dérivé de l'if commence son travail. Petit malaise de début de séance, comme à l'accoutumée, mais d'intensité plus faible, puis cela suit son cours.

C'est terminé. Il n'y a pas d'autres sessions prévues pour l'instant. La longue attente va commencer. Mi-juin, je vais connaitre mon nouveau sursis.
Les effets indésirables se cantonnent pour l'instant à des douleurs musculaires. Ce que je trouve de plus vicieux dans le taxotère, c'est qu'il agit par étape, ne te laisse jamais tranquille, trois jours tel symptôme, puis cinq jours d'un autre, ainsi de suite. Il met à mal ton corps et ton esprit.

Le corps est ton compagnon, pour la vie. Il t’aide à réaliser tes rêves en étant en bonne condition, mais lors de la maladie, il a tendance te tirer vers le bas en te faisant comprendre que tu es fatigué et en t’envoyant de mauvaises émotions . Le challenge réside dans une lutte permanente pour ne pas se laisser emporter dans cette voie.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Pour vous aider à publier votre commentaire, voici la marche à suivre :
1) Ecrivez votre texte dans le formulaire de saisie ci-dessus
2) Si vous avez un compte, vous pouvez vous identifier dans la liste déroulante Commentaire
Sinon, vous pouvez saisir votre nom ou pseudo par Nom/URL
3) Vous pouvez, utiliser le formulaire de contact, être assuré d'être avisé en cas d'une réponse
4) Cliquer sur Publier enfin.