l'humanité est touchée par ce fléau que l'on nomme cancer. Ce mot qui fait peur, mot qui tant que l'on est pas touché, nous essayons de laisser loin de nos pensées. Pourquoi ce nom, Antidote, parce qu'aujourd'hui, je fais partie, de ces hommes et de ces femmes qui réalisent tout ce que cela implique, ce bouleversement majeur de sa vie. Sa vie ... elle ne tient qu'à un fil, l'espoir que la science à les outils qui vont te sauver. Alors Antidote pour essayer pour partager, échanger, se renseigner, exorciser sa peur , espérer... l'écriture pour aider.

1 juin 2016

185 jours plus tard ...



185 jours se sont écoulés depuis l'annonce de mon cancer. 185 jours d'une vie étrange où le temps n'a plus la même valeur. Autant de jours de combats contre la maladie et contre soi même. Cette envie de tout lâcher, de prendre un sac à dos et partir à l'aventure, en attendant l'échéance. Puis c'est la réflexion qui prend le dessus, qui vous dit que, si vous n'essayez pas, c'est terminé. Donne-toi une chance, de toute façon, partir à l'aventure, ton corps te ramènera vite à la raison!

Alors l'esprit prend le dessus. Vous modifiez votre vision des choses de la vie. Reclassement des priorités, révision de votre rapport à l'autre et à la maladie. C'est un tsunami à l'intérieur! La priorité est de réorganiser son quotidien, en acceptant ce qui arrive, en adaptant ses capacités à la situation. Ce n'est finalement pas le plus difficile.

La difficulté est de tenir le cap par gros temps. Quand le corps se rebelle devant la torture qui lui est infligé. La douleur qui est là, quasi permanente, fluctuante. Il faut arriver à lâcher prise, il n'est plus question de tout contrôler, cela est impossible. Le moral devient une arme. Tourné vers le présent tout votre être mobilise ce qui lui reste d'énergie pour se battre.

Se battre, pour soi, sa famille ses amis, toutes les personnes qui vous soutiennent. Témoigner pour laisser une trace, pour montrer que cette maladie peut être vaincue, ou tout du moins contrariée par la volonté de ne pas céder à la fatalité sans combat. C'est ma vie, comme celle de millions de personnes de par le monde.

Drôle de vie certes, ce n'est pas celle dont on rêve, mais le rêve d'une vie meilleure, différente, soutien le moral. Continuer a faire des projets, à court terme car la visibilité de l'avenir est liée aux résultats des examens. Donc c'est trois mois au départ, un peu plus par la suite, de petits projets pour continuer à avancer dans la tourmente. 

Quand on n’est pas soi-même confronté à cette maladie, je crois qu'il est impossible d'imaginer ce que ressent la personne touchée. Ce blog, comme ceux qui traitent du même sujet, a été créé dans l'idée de faire prendre conscience aux bien portants que même si la vie est différente, nous sommes toujours dans le club des vivants. Nous n'avons pas la peste, ce n'est pas contagieux, nous sommes juste un peu différents, car nous n'avons plus toute notre liberté, notre colocataire nous ayant dépouillé d'une partie de notre libre arbitre.

Il ne sert à rien de se morfondre dans son coin. Continuer à prendre part à la vie, c'est ma priorité aujourd'hui. Avancer sans masque, je me mets à nu sur ce blog (non je ne suis pas exhibitionniste! ) Je fait part de mes réflexions, de mes espoirs, de mes envies, mais aussi de mes craintes, de mes douleurs ... C'est ma thérapie, mon espoir d'aider ceux qui se murent dans le silence, de rassurer mes amis et proches qui vivent au loin ... Dédramatiser et positiver même si parfois tel le roseau je plie sous le vent.

Mais revenons au présent. Lundi avant dernière séance de radiothérapie. La journée a mal démarré. Dès neuf heures, je cours après un dentiste qui veuille bien me recevoir en urgence, car une rage de dents tenace m'a empoisonné le week-end. En apparence rien de grave, mais je me retrouve une fois de plus sous antibiotiques. 

Je retrouve Voltaire pour la trente-cinquième fois, avec le sourire. Il écrit ses mots de feux sur mon corps, je le quitte l'esprit léger.

Mardi. Feu d'artifice final! Mais pour arriver  jusque là, il faut affronter la garde rapprochée du président qui inaugure la cité du vin, et qui, bien sur, ce trouve sur notre parcours!
C'est avec dextérité que mon taxi va se faufiler entre les barrages, les manifestants venus fêter la venue du président dans notre ville, et les CRS qui cherchent à contrôler la situation ! À moins que tous ces gens soient là pour moi ? Pour fêter la fin de ce chapitre ...

Voilà, nous y sommes. Adieu, Voltaire, j'espère ne jamais te revoir. Je vais garder quelques traces de ton travail pendant un moment, mais je vais devoir attendre pour savoir si tu as rempli ton contrat.
Ouverture d'un nouveau chapitre dans peu de temps sur ce blog.

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