Il est six heures du matin en ce samedi 11 juin

Il est six heures du matin en ce samedi 11 juin. Je suis déjà là les yeux rivés sur mon écran. La nuit fut courte, le sommeil irrégulier. Le pc n'est pas au mieux de sa forme, comme son maitre. Ralentissements au programme! Cela fait quelque temps que je me suis décidé à en construire un nouveau. Les pièces sont là, il ne me manque plus que la motivation. Généralement, quand je me mets en tête de refaire ma machine, cela ne traine pas. Mais cette fois-ci je prends mon temps, ou plutôt je manque d'énergie pour attaquer cette tache.

Toujours cette fatigue qui prend le pas sur la motivation La journée de lundi m'a un peu cassé. Hier j'ai passé du temps sur mon ami le canapé, à chercher un second souffle. Il faut dire que cette journée fut un peu ... étrange. Levé dès sept heures, après mon indispensable café, je me suis mis en attente de ma première visite de la journée. Elle est là, chouette mon premier cadeau!

Madame l'infirmière prépare mon injection de décapeptyl, la numéro quatre. Une simple formalité me direz vous, théoriquement oui. Je lui présente la fesse droite, la moins bronzée. Il faut dire que toute la ceinture abdominale et le fessier présente une jolie couleur brun foncé suite à la radiothérapie! Je suis devenu une sorte d'hybride, mi-blanc, mi-noir !

L'aiguille pénètre et déclenche un feu nucléaire! Les tissus endommagés par les rayons n'apprécient pas cette intrusion métallique et me le font savoir. Je n'avais pas prévu cela, et encore moins anticipé, alors je serre les dents. C'est terminé, mais il va y avoir l'effet "kiss cool" toute la journée! et ce matin aussi...Un cadeau d'anniversaire, il faut que cela vous fasse de l'effet, là, je ne suis pas déçu!

Une heure trente plus tard, bonjour les vertiges. Je me cale au fond de mon fauteuil et me concentre sur les réponses aux marques de sympathie reçues. Le côté positif, car il y en a toujours un, c'est que je ne suis pas prêt à oublier cette journée. Le deuxième c'est que je suis réellement en vacance jusqu'au 23 juillet, si le facteur chance est avec moi.

Un début d'après-midi sur le canapé m'a amené à faire les comptes des mille et un ennuis de ces derniers mois. Je ne vais pas me répéter, vous qui suivez ce blog les connaissez. Par contre je vais vous parler du côté financier de l'affaire. Cela coute cher un cancer! je bénit notre système de protection sociale qui est là et qui malgré ses difficultés assure encore bien sa tâche.

En janvier, 566,47 € de dépenses remboursées. Le mois suivant 922,09€. Je continue, 811,49 € en mars. Avril, ne te découvre pas d'un fil, car c'est 3372,18 € engloutis et mai 2009,04 € (J'aime la précision!). Sois la modique somme de 7881,27€ et encore il n'y a pas décembre 2015, ou je n'étais pas encore couvert à 100% et juin dont je ne connais pas encore les chiffres.

Multipliez cela par des millions de malades, vous êtes face à des sommes astronomiques! Et je suis sur que pour certains c'est encore plus cher. Pourquoi le chiffre a-t-il grimpé en avril et mai ? Taxi! les transports au quotidien ont fait exploser la note.

Les taxis, parlons-en. Bien pratique, car sans eux, c'est 114 km par jour que j'aurai parcouru au volant de mon véhicule pour aller aux séances de radiothérapie. Cela 36 fois, soit 4104 kilomètres parcourus en moins de deux mois, pour des séances de quinze minutes à peine. Vous comprenez qu'à ce rythme la fatigue liée aux trajets devient un facteur très important dans notre vie et se surajoute à celle délivrée par les traitements. D'ou la présence d'un canapé moelleux pour vous accueillir chaque fois que vous vous écroulez!

Du canapé, j'ai émergé vers 16 heures pour reprendre ma quête à l'évasion ( pas fiscale bien sûr!). Quelques véhicules repérés sur le net et un rendez-vous décroché pour un véhicule vintage, comme moi et fonctionnel, mieux que moi j'espère.

La fin de journée fut plus traditionnelle. Je me suis autorisé un apéro et une incartade au régime alimentaire. ( Que la nourriture peut être bonne quand vous n'avez pas mangé depuis des lustres un plat que vous adorez!)

Je suis à 58 ans +1, la fesse est toujours douloureuse, le reste va mieux et le moral est au top! Le colocataire est toujours bien présent et je lui dit M.... Je continue ma route!