l'humanité est touchée par ce fléau que l'on nomme cancer. Ce mot qui fait peur, mot qui tant que l'on est pas touché, nous essayons de laisser loin de nos pensées. Pourquoi ce nom, Antidote, parce qu'aujourd'hui, je fais partie, de ces hommes et de ces femmes qui réalisent tout ce que cela implique, ce bouleversement majeur de sa vie. Sa vie ... elle ne tient qu'à un fil, l'espoir que la science à les outils qui vont te sauver. Alors Antidote pour essayer pour partager, échanger, se renseigner, exorciser sa peur , espérer... l'écriture pour aider.

9 mars 2017

Sixième jour pour la septième chimio




Lors de mes premières chimios, mon cancer s'était débattu, mais mollement, minimisant les effets secondaires de la chimio. Pour la septième, il n'a visiblement pas apprécié les quelques mots qui je lui ai adressé dans mon dernier article.

En ce mois de mars, mon cher cancer a décidé de remuer plus fort qu'il ne l'a fait jusque là. A-t-il ressenti l'arrivée du printemps et les forces qui montent en moi. Toujours est-il qu'il m'a déclaré la guerre totale sur le front des effets indésirables.

Le lendemain de chimio fut un jour nauséeux, mais cela en est resté sans suite à ce niveau. Par contre, la fatigue associée est allée crescendo. Et puis il y a ce sentiment de ne rien pouvoir avaler; qu'importe, j'insiste! résultat, douleurs à l'estomac et surtout ces insupportables brûlures œsophagiennes! Elles perturbent ma journée et surtout les nuits, la position couchée les favorisant.

Lundi, la pire journée. Submergé par la fatigue, je peine à me lever. Mon ami le canapé va m'héberger, incapable d'avoir une quelconque activité, à part dormir. Et cela va se compliquer.
Dans l'après-midi, le thermomètre s'approche de moi. Enfin c'est ma compagne qui l'approche, car j'en suis bien incapable! il affiche une jolie couleur rouge et un 39°! Cela bataille ferme dans ce corps! Il faut avaler un doliprane! 

Pas si simple, j'ai la bouche en feu, mal à la gorge. La cavité buccale est tapissée de blanc! Je connais ce phénomène, mais la dernière fois il est arrivé plus tard et surtout d'une façon moins importante. L'épisode fébrile s'est calmé et surtout est resté unique.

Les jours s'enchaînent et je ne touche pas terre, malgré un petit regain d'énergie. Je dois rencontrer ma généraliste samedi, il n'y a pas de possibilités plus tôt, vacances obligent. 

Cela fait six jours qui se sont écoulés depuis la septième chimio. Je n'arrive pas à m'alimenter correctement. Les aliments n'ont plus de goût. Les bains de bouche me calment un peu, mais la gorge est douloureuse et m'empêche de déglutir. J'ai d'ailleurs perdu 3 kilos en si peu de temps, heureusement qu'il y a de la réserve!

Les actes de la vie quotidienne sont compliqués. La fatigue domine, les douleurs se sont réveillées, je n'ose pas prendre d'antalgique pour ne pas accentuer les maux d'estomac et les brûlures de l'œsophage. Les céphalées sont permanentes.

Depuis une semaine, je me suis éloigné de mon ordinateur, n'ayant pas le cœur à écrire. J'ai déserté les réseaux sociaux bien que cela occupe généralement une partie de mes journées. Je me suis replié pour lutter contre le mal qui me ronge, je ne pouvais faire autrement que de concentrer ce qu'il me reste d'énergie dans cette lutte, oubliant pour quelques jours la vie qui gravite autour de moi.

À chaque chimio on redoute tous ce passage qui dure généralement une dizaine de jours. Il en reste dix avant de remettre le couvert. Dix petits jours pour retrouver la force... c'est peu

Le moral ne vacille pas, le corps lui encaisse une fois de plus et résiste tant bien que mal.  Et chaque fois cela laisse des traces. Mais je continue ... ne rien lâcher!

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