Vivre avec un un cancer, c'est apprendre à vivre au fil d'
instants fragiles, de regarder nos rêves se briser, de se confronter, au quotidien, à des
difficultés, à des contrariétés, à des problèmes. Il est souvent nécessaire de
reprendre le contrôle des émotions, de retrouver un moment de calme, de
sérénité.
Si nous n'y prenons garde, le cancer prend toute la place dans notre vie.
La répétition des épreuves a un effet
d'usure et c'est au mental de prendre la relève pour éviter de sombrer. Notre
cheminement est fait de hauts et de bas, parsemé d'espoir, mais aussi de cette
envie tenace de renoncement
Malgré l'usure
physique, qui entraîne un affaiblissement physique, je m'attache à
garder des activités, variées, pour éviter de ne vivre que cancer. C'est vital
pour mon équilibre.
Internet, c'est un
outil formidable qui nous permet de faire partie d'une communauté, en grande
partie virtuelle, mais pas uniquement. On y fait de belles rencontres,
réconfortantes. Internet occupe donc une bonne partie de mes journées,
particulièrement le matin. Mes après-midi se vivent le plus souvent à
l'extérieur , suite à l'incontournable sieste que réclame le corps.
Cette sieste réparatrice est actuellement de plus en plus
longue. La fatigue liée à l'accumulation des chimios est en augmentation et il
est impossible de lutter contre cela. J'en suis contrarié, mais je dois faire
avec.
Les chimios, ce n'est pas terminé! je viens de prendre une
rallonge d'au moins deux séances supplémentaires. A la suite de ces deux
séances, un scanner est planifié. C'est lui qui va donner le ton pour les mois
suivants. Cela vient donc mettre en veille mon plan d'escapade à l'étranger prévu
pou les vacances avec ma compagne. Une fois de plus nous nous heurtons à la
difficulté de projeter sur l'avenir. Le répit que demandent mon corps et mon esprit
va devoir attendre ou trouver un plan B.
Mais bon, au départ de tout cela, il n'y avait que la Nuit
comme perspective. Les souvenirs d' un film qui se rembobine. Un an et demi s'est écoulé et je suis toujours là, bien vivant, donc je ne vais pas me plaindre de
quelques déconvenues!
L'oncologue s'acharne pour l'instant sur les métastases
hépatiques, mais n'apporte toujours pas de réponse à l'augmentation des PSA. Il
me semble qu'il espère que cela va se réguler naturellement. Moi je ressens
surtout de la gène quand j'aborde le sujet; En fait il ne sait pas, il navigue
à vue, ce qui n'est pas spécialement rassurant.
En attendant, je vais encore secouer le Ciel, et faire
tomber quelques étoiles! en espérant que mes jambes supporteront le poids
de chacun de mes pas. Je piétine parfois un peu, les
marches semblent hautes, mais j'en fais
abstraction et surtout j'évite de penser
à la chute.
Je vais
terminer par une phrase que j'aime bien
"Il faut avoir la souplesse du saule, la
résistance de l’osier et la modestie du lotus"
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