l'humanité est touchée par ce fléau que l'on nomme cancer. Ce mot qui fait peur, mot qui tant que l'on est pas touché, nous essayons de laisser loin de nos pensées. Pourquoi ce nom, Antidote, parce qu'aujourd'hui, je fais partie, de ces hommes et de ces femmes qui réalisent tout ce que cela implique, ce bouleversement majeur de sa vie. Sa vie ... elle ne tient qu'à un fil, l'espoir que la science à les outils qui vont te sauver. Alors Antidote pour essayer pour partager, échanger, se renseigner, exorciser sa peur , espérer... l'écriture pour aider.

18 juin 2017

voyage, voyage, au pays du cancer





Ce n’est pas un voyage qui forme la jeunesse. C’est un voyage à la marge ou en décalage. C’est un voyage ou le langage est parfois étrange. C’est un voyage long et souvent inconfortable. C’est un voyage ou les paysages ne sont pas exceptionnels,

mais qui a de la couleur! si si ! Pour le sein, c’est tout rose. Pour le colon, c’est du bleu. la prostate c’est aussi du bleu, comme le colon et les maladies génétiques, et il existe bien d’autres couleurs.  C’est aussi un voyage intérieur ou l’on se bat, ou l’on cultive l’espoir et le moral… ou l’on se ment à soi-même (et aux autres) on se ment si longuement et profondément que ce mensonge finit par ne plus se voir, et il ressemble à la vérité... l’avantage est que cela autorise à garder la foi. Ce voyage, c’est un travail à temps plein...

Passez des nuits sans dormir, ou très mal, à fixer le noir et le vide de la chambre. S’ arracher la peau qui entoure mes ongles bouffés, fixer mes mains qui tremblent, réfléchir, trop penser, essayer de faire barrière à l’angoisse, ouvrir son esprit pour accueillir un semblant de bonheur, cultiver un je-m’en-foutisme total, éviter de se noyer à l’intérieur de moi-même. C’est un voyage épuisant pour le corps et l’esprit.

Des mots, encore des mots qui projetés sur la feuille blanche qui me fait face, sont le reflet de mon âme. Un instantané de mes pensées.  Antidote de mes maux. Le blog, mon psy personnel continu à faire son office, particulièrement dans les moments difficiles
.
Voyage au pays du cancer, une expérience que l’on ne souhaite à personne. Un choc physique et psychologique titanesque. Quand vous êtes une personne qui a toujours cherché à maîtriser les événements, le plus grand défi est d’apprendre à lâcher prise, pour vous amener à vous connaître, de mieux en mieux ,  vous montrer la réalité autour de vous telle qu’elle est vraiment.  Seuls les grands défis peuvent vous bousculer assez pour vous y amener.

Ce voyage a commencé en décembre 2015. Le parcours est chaotique, bardé d’obstacles à franchir ou contourner. Il y a parfois des pauses, qui malheureusement ne durent pas longtemps. Les coups arrivent de toute part , sans prévenir. Il faut sans cesse s’adapter, se remobiliser pour faire face. La balise à atteindre se nomme " rémission", à ce jour elle me semble inaccessible.

Voyage, voyage... à défaut de le faire physiquement, mon esprit est souvent en partance pour un ailleurs. C’est pratique, les valises sont toujours prêtes et cela ne coûte rien! Mais l’appel de la route est intense, je n’attends plus que le bon moment, et je sens qu’il approche...

Hier, avec mon ami de toujours, nous avons mis en place les réservoirs sous le châssis du fourgon. Moment physique intense, pour lequel il m’a prêté sa force. Il me reste une journée de bricolage avant de pouvoir mettre en pratique mon besoin de liberté. Cette journée fut très agréable. Oubliant ma fatigue, la chaleur, les douleurs... le cancer , durant quelques heures.

Cela fait maintenant dix mois que je travaille sur le van. Cela m’a permis de m’entretenir physiquement. Le mental tourné vers ce défi m’a fait régulièrement oublier la maladie. Cela touche bientôt à la fin, et je sais qu’il me faut un nouveau défi; cela aide énormément d’occuper le corps et l’esprit, même si parfois l’on dépasse la dose prescrite!

J’ai commencé la journée avec un moral plutôt bas. Je me suis levé avec une belle fluxion dentaire, et bien sûr, c’est dimanche! Le problème est toujours là, mais ces quelques mots jetés sur la page blanche m’ont libéré l’esprit, oubliant ce petit aléa.

Je vais quitter ma page. Je crois avoir assez divagué pour aujourd’hui. Je vous donne rendez-vous dans peu de temps pour le résultat de la cogitation du staff médical, et pour vous narrer mes aventures de la semaine!

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