l'humanité est touchée par ce fléau que l'on nomme cancer. Ce mot qui fait peur, mot qui tant que l'on est pas touché, nous essayons de laisser loin de nos pensées. Pourquoi ce nom, Antidote, parce qu'aujourd'hui, je fais partie, de ces hommes et de ces femmes qui réalisent tout ce que cela implique, ce bouleversement majeur de sa vie. Sa vie ... elle ne tient qu'à un fil, l'espoir que la science à les outils qui vont te sauver. Alors Antidote pour essayer pour partager, échanger, se renseigner, exorciser sa peur , espérer... l'écriture pour aider.

23 août 2017

110 nuances de gray




110 nuances de gray, rien à voir avec le film 50 nuances de Grey... ici, il est question de radiothérapie et de son unité de mesure, le gray. 110 est la dose reçue en cinq jours d’irradiation de ma vertèbre, madame T11. Cette dose est sensée calcifier la méta qui a élu domicile chez T11. Mon colocataire indélicat sème toujours des squatters dans mon corps !

Aujourd’hui, c’est ma dernière séance, mon dernier voyage quotidien à Bordeaux nord. Un allez retour de 116 kilomètres chaque jour pour quelques minutes sous la machine. C’est fatiguant, c’est monotone. J’ai la chance d’avoir des chauffeurs de taxi sympathiques, avec lesquels je peux discuter, ce qui rend le trajet plus court !

La bonne nouvelle c’est que le traitement semble efficace. La douleur au niveau du sciatique s’estompe. La mauvaise nouvelle est que cela semble confirmer l’action de la métastase sur ma colonne vertébrale. Ma crainte est que cela empire et me pose d’autres problèmes.

Il y a déjà une perte de sensibilité au niveau des pieds, cela est assez désagréable, particulièrement dès que je porte des chaussures, ce que je fais de moins en moins, vivant souvent pieds nus à la maison.

À peine la radiothérapie terminée, je suis convié à retourner à la clinique pour une nouvelle séance de chimio. Donc jeudi repos, vendredi torture ! Finalement il y a peut-être un lien avec 50 nuances de Grey... sublimer la douleur, impulser un sens à cette souffrance contre laquelle il semble impossible d’agir.

La douleur perçue est en fait très individuelle, chacun la gère à sa manière. Personnellement, je reconditionne mon cerveau pour l’amener loin de cette douleur, au travers d’images positives, une sorte de soulagement anticipé, et généralement cela fonctionne.

Il y a une autre bonne nouvelle. Lundi, c’était jour de bilan sanguin. Prélèvement effectué par une très jeune femme, avec peu d’expérience. Donc, reconditionnement du cerveau obligatoire ! Après quelques tâtonnements délicieusement douloureux, elle a rempli sa mission.

Les résultats sont tombés dans l’après-midi. Le taux de PSA a perdu un point, passant donc à 16,71 ng/ml. Cela descend doucement, mais sûrement. Le reste du bilan se maintient.

Après cette semaine bien remplie, je me suis programmé deux jours de liberté au volant de mon fidèle « carpe diem », histoire d’évacuer tout cela, et de prendre du plaisir chaque fois que c’est possible.

Sensation exaltante que de prendre la route, sans but précis, laisser jouer le hasard et profiter de l’instant présent. l’avenir est incertain, mais je me dis que ce n’est pas en restant fermé dans sa coquille que l’on peut avancer, alors j’avance !

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