Je suis toujours en lutte avec mes soucis de sciatique. A
cela se sont rajoutées des douleurs au niveau du dos et du bas ventre. Des
douleurs musculaires et articulaires viennent compléter le tableau.
Une partie de ces maux est imputable à l’hormonothérapie ;
je viens de recevoir mon injection trimestrielle, et comme chaque fois,
certaines douleurs apparaissent dans les jours suivants. Ceci n’est que
routine. Pour le reste, je ne sais plus que penser.
En fait, parfois, il faut éviter de trop penser. Cela évite
de se miner le moral. Ce moral plutôt mis à mal ces dernières semaines.
Hier, c’était ma première séance de radiothérapie. Convié a
16 h 10 a rejoindre l’accélérateur « Mozart », je suis
comme d’habitude en avance. Je m’installe en salle d’attente et patiente. Un
quart d’heure plus tard... rien
Pour passer le temps, je consulte mon téléphone, et remarque
cinq appels en absence reçus durant le trajet. Cela provient de la clinique. Je
recompose le numéro... cela sonne... dans le bureau à côté, et personne ne répond.
Il y a comme un problème ! je file à l’accueil.
Vacances oblige, il n’y a qu’un seul agent à la réception, et bien occupé. un
quart d’heure d’attente avant de pouvoir expliquer mon cas.
Mon carton d’invitation marque 16 h 10... Sur son
pc, il est noté 15 h 10 ! voilà l’explication. Il n’y a plus personne
sur la salle Mozart.
La secrétaire appelle Rodin pour essayer de me faire passer
de la musique à la sculpture ! Ils acceptent de me recevoir. Je file donc
à l’autre bout de la clinique et dois de nouveau attendre.
La radiologue qui me reçoit m’accueille avec un « que s’est-il
passé pour que vous soyez aussi en retard ! » Voilà donc que je vais
me faire engueuler ! mon explication ne semble pas la convaincre. C’est
donc sous un regard noir que j’accède à l’accélérateur.
C’est une séance à blanc, pour vérifier que tout est bien
calé, donc pas d’irradiation aujourd’hui.
En oncologie, les patients sont fragiles. Nous pourrions
nous attendre à un peu de ménagement de la part du corps médical.
Malheureusement ce n’est pas toujours le cas.
Le patient doit être parfait. Toujours à l’heure, souriant,
il doit être capable de sortir promptement sa carte vitale au guichet afin de
ne pas perdre trop de temps. Il doit se munir de belles veines pour les examens
ou se faire poser une chambre implantable. Il doit être en mesure de prendre
une décision concernant son avenir en trente secondes quand l’oncologue lui fait
une proposition. Il ne doit pas trop poser de questions embarrassantes sur son
avenir. Il ne doit pas trop se plaindre de ses douleurs ou de sa fatigue, car
il n’y a rien à faire. Bref il se doit d’être docile en toute circonstance.
Ce tableau n’est que très légèrement exagéré, ce n’est que
du vécu et du ressenti. Désolé de ne pouvoir être le patient idéal. Je suis à
la merci du corps médical, et il le sait. Par contre je suis un insoumis et
cela il le découvre parfois.
Les problèmes relationnels avec le corps médical sont
monnaie courante. Malgré cela, il faut reconnaître qu’il fait son possible, il
y a juste parfois un manque de tact de certains. Ils connaissent la maladie,
mais pas la personne, pourtant, c’est un tout indissociable, avec lequel il
faut composer.
Puisque je suis sur le sujet, je vais en profiter pour faire
une mise au point. Sur ce blog, il m’arrive parfois de recevoir des messages de
personnes du corps médical qui n’apprécient pas mes propos. Je rappelle qu’avant
d’exercer la profession de malade, j’étais infirmier, et je le suis toujours
dans mon cœur. Je soutiens toujours ceux que certains médecins qualifient
parfois de petit personnel.
Ce travail n’est pas reconnu à sa juste valeur. Ce que je
fustige, c’est la toute-puissance de certains médecins qui n’ont pas toujours
de considération pour le patient. Ceux qui pensent que nous ne sommes pas en
capacité de comprendre. Ils détiennent le savoir, nous sommes là pour tout
accepter de leur part, sans débat.
C’est le côté parfois inhumain de l’hôpital qui me dérange,
j’y suis régulièrement confronté. Je suis comme des milliers de patients dans l’obligation
de composer avec, tout du moins dans une certaine mesure, mais cela ne remet
pas en cause la qualité des soins qui peuvent y être dispensés. Je n’oublie pas
que sans l’hôpital, je ne serai pas là à vous faire part de ce combat.
Donc corps médical, tout confondu, malgré mes états d’âme,
je vous aime, mais n’oubliez pas le côté psychologique de votre mission.
Fin de la discussion. Je vais aller déjeuner avec quelques
antalgiques, histoire de mettre mes douleurs physiques en veilleuse. Pour ce
qui est de l’esprit, il me reste ce blog, mon antidote à ce poison dénommé
cancer...
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