l'humanité est touchée par ce fléau que l'on nomme cancer. Ce mot qui fait peur, mot qui tant que l'on est pas touché, nous essayons de laisser loin de nos pensées. Pourquoi ce nom, Antidote, parce qu'aujourd'hui, je fais partie, de ces hommes et de ces femmes qui réalisent tout ce que cela implique, ce bouleversement majeur de sa vie. Sa vie ... elle ne tient qu'à un fil, l'espoir que la science à les outils qui vont te sauver. Alors Antidote pour essayer pour partager, échanger, se renseigner, exorciser sa peur , espérer... l'écriture pour aider.

11 avr. 2018

Chimiothérapie numéro 29



Le matin, je me lève de bonne heure, souvent avant ou en même temps que ma compagne qui va travailler, vu qu’il faut bien gagner sa vie, comme l’on-dit.

Le seul café de la journée est généralement dégusté sur la terrasse, depuis que la météo se montre plus clémente. En guise de petit déjeuner, je mets à l’honneur le pruneau d’Agen, vu que le transit est fortement perturbé par tous les traitements qui s’accumulent dans mon corps. 

Les autres repas se terminent généralement par le kiwi, qui lui aussi est bon pour ce que j’ai. Pruneaux et kiwis sont mes amis, mais cela n’est malheureusement pas suffisant pour résoudre ce problème, qui est de plus en plus aigu et douloureux.

Ce lundi, pour la première fois en deux ans et demi, mon oncologue s’est rappelé mon nom dès mon entrée dans son bureau. De bon augure ? puis s’est posée la question de continuer ou pas la chimiothérapie

Il consulte le bilan sanguin. Comme d’habitude, malgré le fait qu’il soit perturbé, il est toujours dans les clous pour continuer le traitement. Alors s’engage le dialogue... car aujourd’hui, mon onco se montre bavard !

Il s’enquiert tout d’abord de mon état général. Il relève le fait que ce n’est pas confortable pour moi, et surtout, cela semble inefficace. Résultat de sa réflexion, la chimio s’arrête là. Puis il poursuit...

Si vous êtes d’accord (diantre !) je vous propose un autre produit, le ???? Impossible de me rappeler le nom ! car il est inconcevable de ne rien faire, il faut continuer a freiner l’évolution de la maladie à défaut de la guérir.

Bien sûr que je suis d’accord ! freiner, toujours freiner en espérant la mise sur le marché des nouveaux traitements qui pointent leurs nez. C’est un peu utopique, mais qui sait!

Mais auparavant, je veux essayer quelque chose... Silence... Vous sentez bien le silence ? Celui où vous êtes tout ouïe, prêt à tout, ou presque, ou le cœur bat la chamade, prêt à bondir hors de la poitrine, mais aussi ce moment ou la méfiance agite ses grelots !

Je vous propose de réessayer le taxotère qui a bien fonctionné au début, qui est le traitement le plus approprié à votre cas, et qui parfois, après une période d’arrêt retrouve son efficacité. Si cela ne fonctionne pas, alors nous passerons à une nouvelle molécule, le ????? ... toujours pas revenue en ma mémoire.

Le cerveau bouillonne, peser rapidement le pour et le contre, et donner sa réponse puisque je suis convié a la décision.

J’accepte. Va pour le taxo. La feuille de route est établie. La fréquence passe à une séance par quinzaine, 50 mg injectés à chaque séance. Il espère que cela va limiter les effets indésirables et me permettre de mieux le vivre. 

Seul point d’inquiétude, comment mon circuit veineux va-t-il encaisser des attaques caustiques tous les quinze jours ? C’est le point noir de ce plan.

Direction la salle de shoot. Je vous en passe les détails, toujours la même galère, mais j’assume le fait de ne pas avoir cette maudite chambre implantable. Quand on est têtu, c’est jusqu’au bout !

Deuxième surprise de la matinée. Le fait d’avoir évoqué mes soucis nutritionnels, me valent la visite d’une diététicienne, alors que je n’ai rien demandé de particulier.

Tout est passé au crible. La façon de s alimenter, le type d’aliments, la fréquence, le ressenti, les problèmes qui se manifestent... 

En fait, je me débrouille pas mal. Il y a quelques réajustements à faire. Tout est consigné par écrit et le rapport m’est remis à la fin de l’entretien. Avec cela je dois résoudre ma perte de poids, mes problèmes d’absorption et d’élimination, ainsi que ma fonte musculaire. J’espère que cela va m’aider.

Je quitte la clinique avec le cœur plus léger, une certaine vision de l’avenir, des réponses à une partie de mes questions, et surtout le sentiment de ne pas être abandonné.

Mais la réalité est là. Lendemain de chimio chaotique. Nausées, mal-être, cuir chevelu douloureux, transit bloqué, douleurs dentaires, douleurs au niveau buccal laissant présager le retour rapide de mucite, etc...

Pas mieux le deuxième jour. Les effets indésirables n’attendent pas, aucun répit ! tout ce qu’il faut pour rappeler que l’on est malade, au cas ou l’on souhaiterait l’oublier !

C’était ma vingt-neuvième chimio depuis l’officialisation de la maladie. À cela se rajoutent quarante-six séances de radiothérapie, un nombre non calculé d’examens divers et variés, et un chiffre incalculable d’heures passées dans les transports et les salles d’attente.

Il reste à attendre, et espérer que tout cela débouche sur du positif. Prochain voyage programmé pour le 23 avril.

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